Le numérique, un outil majeur pour faire face aux difficultés du domaine de la Santé en Tunisie
Le premier Forum International de la Santé Numérique a été lancé ce vendredi 12 février 2016, sous l’égide du ministre de la Santé, M. Said Aïdi. Organisé par le « Forum Médical de Réalités » en collaboration avec la « Société Tunisienne de Télémédecine et e-santé », cet événement fera le point sur la notion de la santé numérique en Tunisie et dans le monde et sur les perspectives de cet outil en vue d’améliorer la situation des médecins et de la médecine en Tunisie et en Afrique. Le président du Forum, M. Taieb Zahar, a indiqué, lors de son allocution, que la e-santé représente un chemin plus court et plus sûr pour avoir une meilleure qualité de service et relever les défis. M. Taieb Zahar a évoqué l’exemple du diabète, qui selon lui, augmentera de 109% dans les 20 prochaines années, dépassant ainsi 140 millions de diabétiques. M. Aziz El Matri, président de la Société Tunisienne de Télémédecine et e-santé, a déclaré que la Tunisie a toujours pris l’initiative et a été un phare dans ce domaine. « En 1998, l’ordre des médecins et l’Association Arabe des Médecins ont organisé le premier symposium, auquel 300 personnes ont participé. Depuis, le domaine de la télémédecine a été bloqué, jusqu’en 2007, la sonnette d’alarme a retenti. On est passé de 20 centres actifs collaborateurs avec des unités en France et en Italie à 4 stations qui fonctionnent. Là, le ministère de la Santé et le ministère de la Technologie ont mis la main dans la main pour la relance de cette initiative. « Le but est de stimuler les professionnels de la santé (techniciens, médecins…) à prendre des décisions quant à l’inexistence d’une loi réglementant la télémédecine et sa rémunération vu son importance. La télémédecine numérique est l’une des solutions majeures pour faire face aux nombreux défis que les acteurs du domaine de la santé rencontrent quotidiennement. Les médecins universitaires par exemple pourront aller travailler dans les régions sans pour autant se sentir isolés. Ils resteront tout le temps en contact avec leurs équipes d’origine, peu importe où elle se trouve », a-t-il expliqué. M. Sami Landoulsi, Directeur marketing et Opérations Entreprises (Ooredoo Business), a indiqué que l’innovation numérique va côte à côte avec la santé et permet la transformation des usages dans ce domaine, comme l’implantation des bio-capteurs, l’implantation 3D des cellules ou encore la chirurgie robotique. M. Landoulsi a ajouté qu’il s’agit d’une nouvelle ère pour le numérique et la santé. Lors de son allocution, le ministre de la Santé, M. Said Aïdi, a indiqué que la Tunisie a fait face à des enjeux majeurs dans le domaine de la santé lors de l’année précédente. Le ministre a évoqué l’exemple du Gouvernorat de Tataouine où le service de gynécologie représente un problème. « A Tataouine par exemple, le nombre des accouchements a presque triplé en une seule année, et ce, en l’absence d’un médecin spécialisé. En janvier 2016, nous avons enregistré 198 accouchements alors qu’en janvier 2015, le chiffre ne dépassait pas les 74 cas », a-t-il déclaré. Le ministre a souligné l’importance de la partie numérique pour surpasser les difficultés du domaine de la Santé en Tunisie. Cinq volets sont, selon lui, indispensable à la mise en place d’un système de santé fonctionnel et durable : la prévention, la réorganisation du système de santé actuel, la recherche et l’innovation, la gouvernance du système de santé et la responsabilité médicale.Publié le 12 fév 2016 à 11:41
par Imene Boudali
Article publié le 12/02/2016